Le club de tir d’Haubourdin, un des plus gros de la région, vient de refaire des aménagements de sécurité. Cela après la découverte de nouveaux impacts de balles dans le bardage de la salle de tennis, juste à côté…
Des impacts sur le bardage du club de tennis, il y en a déjà eu dans le passé. Un des pignons du bâtiment du CGH tennis est exactement perpendiculaire aux deux stands de tir extérieurs. Il y a une dizaine d’années, la mairie avait financé l’installation de nombreux pare-balles (dispositifs qui empêchent les projectiles d’aller vers le haut) sur les deux stands de tirs extérieurs de 50 m et de 25 m après quelques impacts constatés sur le bardage du tennis.
La police municipale avait constaté les impacts qui étaient très haut (jusqu’à 6 m), et les agents les avaient marqués à la bombe de peinture. Depuis, il n’y avait plus de problèmes. « Mais en novembre 2021, explique Renald Dumoulin, le président du TMNH, il y a eu une plainte des gens du tennis ont montré plein de nouveaux impacts à l’extérieur et à l’intérieur ».
Par arrêté municipal, le club a été fermé pendant plusieurs semaines. La police municipale a constaté ces autres impacts qui ont été peints d’une autre couleur. Le club en a profité, après inspection de la commission de sécurité de la Fédération française de tir, pour parfaire sa sécurité en remettant du sable, en disposant de nouveaux pièges à balles et en installant un système de surveillance vidéo.
Plus de problème pendant plusieurs mois jusqu’à une nouvelle plainte du président du tennis qui signale au maire, le 5 avril dernier, de nouveaux impacts, cette fois à hauteur d’homme… « Nous avons alors décidé de fermer le stand de nous-mêmes, relate Renald Dumoulin : j’ai demandé aux bénévoles de l’aide pour que le club ne ferme pas. Pendant quinze jours, il y a eu entre 20 et 25 bénévoles chaque jour. On a remis 10 tonnes de sable supplémentaires par sac de 15 kg sous la casquette des stands de tir, enlevé les 117 pneus qui risquaient de provoquer des ricochets, remis des protections de bois et des nouvelles tôles ».
« Il est peu vraisemblable et même impossible que ces impacts viennent du stand de tir »
Tant du côté de la police municipale que de celui de la police nationale venue inspecter la conformité des installations, on s’interroge beaucoup sur la nature de ces impacts. « Il est peu vraisemblable et même impossible que ces impacts viennent du stand de tir », nous a-t-on confié. « Surtout, reconnaît le président du club de tennis lui-même, qu’il y a aussi des impacts sur une façade située de l’autre côté, près du bras mort de la Deûle. » D’autant que certains impacts viennent… de l’intérieur même de la salle de tennis si l’on observe de près les trous dans le métal. D’où plusieurs hypothèses : ces tirs pourraient être le fait de personnes qui voudraient nuire au TMNH et le faire fermer ou bien de personnes qui s’amuseraient à « faire des cartons » près du bas de mort de la Deûle…
Des peupliers avaient été plantés sur le ruban de terrain qui sépare les deux clubs mais ils ont été abattus pour les besoins de l’assainissement du nouveau groupe scolaire Crapet-Salengro. Une fois qu’ils ont été abattus, les riverains se sont plaints du bruit. Les joueurs de tennis aussi.
« C’est vrai que quand on joue, ce n’est pas très agréable d’entendre des détonations, expose Damien Thibaut, le président du CGH tennis qui a repris la présidence en 2015 à la suite de Jean-Marie Edwards. Surtout pour les enfants, même si, c’est vrai, le club de tir a accepté de modifier ses horaires pour éviter les leçons de tennis pour les petits ».
Les anciens adhérents du club s’y sont faits. « Mais pour les nouveaux, ce n’est pas évident. Il y a des gens qui arrêtent à cause de cela, parce qu’ils ne sont pas rassurés » explique-t-il.
« Parfois le nouveau professeur, arrivé il y a deux ans, est obligé d’attendre avant de donner les consignes aux élèves parce qu’il y a trop de bruit. Et parfois, lorsqu’il y a des compétitions interclubs, les joueurs qui viennent de l’extérieur se demandent ce qui se passe en entendant ces coups de feu ! »
Damien Thibault a été reçu vendredi dernier par le président du club de tir qui lui a montré les dernières améliorations et lui a parlé de ses projets d’insonorisation qui devraient beaucoup atténuer les nuisances sonores. « Je ne veux pas la fermeture du club de tir, assure-t-il, juste que les choses s’arrangent entre nos deux clubs », nous a affirmé M. Thibaut qui, par ailleurs, voit arriver les beaux jours avec plaisir. Car les joueurs du club de tennis d’Haubourdin vont ainsi pouvoir, de nouveau, jouer sur les courts extérieurs qui se trouvent hors de portée du club de tir !
Le Tir Métropole Nord est né en 1889. Il s’est installé avenue Beaupré en 1980. Il compte aujourd’hui 522 adhérents, dont 57 femmes, ce qui en fait un des plus gros clubs du Nord. Il a une réputation nationale, a accueilli plusieurs fois des championnats nationaux et compte ou a compté plusieurs grands champions dont Mickaël Dhalluin et Franck Dumoulin.
Son équipement : stand intérieur de 50 postes de tir à 10 m sur cibles électroniques ; petit stand de tir à 10 m (notamment pour l’arbalète match) et un stand de cibles vitesse. En extérieur : un stand de 25 m et un autre de 50 m, doté d’un tunnel phonique aménagé il y a deux ans (33 000 €).
Ses projets : couverture du stand de tir de 25 mètres qui sera financé par le club, la fédération de tir et la ville (cela faisait partie des propositions de la campagne de Pierre Béharelle).
Le TMNH propose à peu près toutes les disciplines du tir : armes à air comprimé (pistolets, carabine et arbalètes) ; armes à feu de petit et gros calibres, armes anciennes à poudre noire et TAR (tir aux armes réglementaires) sur gong. Le club a mis en place des parcours de formation qui contraignent les pratiquants à passer par différentes étapes encadrées par des formateurs.